L’intérieur de l’église est surtout marqué par les 3 retables dont 2 latéraux dans chaque coin de la nef et le retable central dans le chœur.
Les trois tableaux de ces retables ont été restaurés dernièrement.
Celui du chœur est consacré à Saint-Aubin, patron de l’église. Celui-ci est au centre, habillé en évêque et ressuscitant un enfant dans les bras de sa mère. Saint-Aubin devient évêque d’Angers au Ve siècle après avoir été moine en Bretagne.
Le récit tardif qu'on a de sa vie lui attribue des miracles : il délivre des possédés, ressuscite un jeune homme nommé Malabothe. Saint Aubin devient un visiteur de prisonniers, il est apprécié de ce monde renfermé et privé de liberté. (source Wikipedia).
Le tableau du retable latéral de gauche est consacré à la Sainte Famille.
On remarquera que Marie semble enceinte sur cette représentation de belle facture, probablement de la fin du XVIIe. Il est vrai que le nouveau testament affirme que Marie aurait eu plusieurs enfants avec Joseph (Évangile selon Saint-Matthieu Verset 13.54).
L’autre retable à droite est similaire à celui de gauche et comporte une peinture de Saint-Martin sur son cheval partageant son manteau pour en donner la moitié à un mendiant. Saint-Martin était un soldat de l’armée romaine et, à cette époque, ceux-ci étaient propriétaires de la moitié de leurs vêtements. Il ne pouvait donc en donner qu’une moitié.
On notera au plafond les poutres qui soutiennent la nef avec, à chaque extrémité, des rageurs sculptés.
Sur la gauche, près de la porte nord, inclus dans le mur, un bel enfeu cintré contenait probablement une ancienne tombe.
On remarquera également, de chaque côté du portail d’entrée, deux statuettes en pierre polychrome exposées. L’une est une autre représentation de Saint-Martin mais cette fois vêtu à la mode du XVIe siècle.
Il est intéressant d’observer les détails des visages, du cheval, de l’épée qui sont particulièrement soignés avec une certaine naïveté dans la représentation de la scène.
L’autre statuette est une Trinité : le Père est coiffé d’une tiare. Il est assis sur un trône couvert de fleurs de lys. Il tient dans ses bras Jésus sur la croix et une colombe, symbole du Saint-Esprit, se tient sous sa barbe.
Ce type de représentation a été interdit lors du Concile de Trente qui s’est tenu au XVIe siècle car on a alors considéré que les 3 « personnages » devaient avoir une taille identique.
Il est donc probable que la statuette de Vieux-Pont soit antérieure.
Un autre élément intéressant à voir dans l’église est constitué des 2 litres funéraires qui sont encore conservées sur le mur du coin nord-ouest de la nef.
Les litres funéraires étaient les armoiries du seigneur local qui étaient apposées sur les murs sur un fond noir en signe de deuil à sa mort.
Il s’agit ici d’un écu décoré de 2 licornes et surmonté d’une couronne, probablement de baron. 3 oiseaux, du genre canard, et 3 fleurs y sont représentés. La définition héraldique de ce symbole de noblesse est la suivante : d'azur au chevron d'argent accompagné de 3 canettes d'argent en pointe, fasce d'argent, au chef chargé de 3 roses d'argent.
Il s’agit des armes de la famille Dunot de Saint-Maclou, propriétaire de la baronnie de Vieux-Pont pendant quelques générations et connue à Saint-Pierre-sur-Dives.
Cette famille aurait vendu la baronnie un peu avant la Révolution Française. On sait que l’un des premiers représentants de cette famille vivait à Saint-Pierre au XVIIe siècle.
Enfin, dans le chœur, les 2 vitraux latéraux datent de 1903. L’un est consacré à l’Annonciation et l’autre à Sainte-Marguerite-Marie et au Sacré-Cœur.
Il est intéressant de savoir que lors de la dépose du tableau du retable du chœur, on a découvert des peintures, probablement réalisées au tout début du XXe siècle, comprenant une représentation de Saint-Jean-Eudes, créateur des Eudistes et du séminaire de Caen et une autre de Sainte-Marguerite-Marie.
Une phrase est inscrite au fronton : « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes ».
Jusque dans les années 50, le tableau de Saint-Aubin était accroché au-dessus du portail d’entrée afin de mettre en valeur, au centre du retable du chœur, les deux saints sanctifiés dans les années 20, bien qu’étant nés au XVIIe siècle.
La « mode » était alors à la vénération du cœur de Jésus et de Marie. La mode passée, le curé successeur a remis le tableau de Saint-Aubin à sa place masquant ainsi les peintures retrouvées lors de la restauration du tableau.